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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/576

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BEETHOVEN

d’esprit, votre père vraiment noble... Le souvenir de votre noble famille ne s’éteindra jamais en moi... 1 ». Il s’excusa ensuite au père d’avoir écrit cette lettre à sa fille, et son amour-propre ombrageux s’inquiétait que le banquier Franz vît dans cette offrande d’affection fidèle une démarche intéressée, ou une façon de s’acquitter, pour tout ce qu’il devait aux Brentano.

Jamais ceux-ci n’eurent tant à s’occuper des intérêts de Beethoven qu’en ces années 1820-1823, où Beethoven avait chargé Franz d’être son représentant, dans ses négociations avec les éditeurs (particulièrement avec Simrock), au sujet de la Messe. Et ses dettes accumulées lui étaient à charge. Il craignait d’abuser de la générosité de ces « amis uniques 1 2 ».

On comprend donc que sa reconnaissance ait songé à leur dédier les trois dernières sonates. Et il est juste que nous y associons leur souvenir 3.

1. « ... Es ist der Geist, der edlere und bessere Menschen auj diesen Erdenrund zusammenhàll, u. den keine Zeit zerstoren kann, dieser ist es, der jetzt zu Ihnen spricht u. der Sie mir nocli in Ihren Kinderjahren gegenwàrtig zeigt, ebenso Ihre geliebte Eitern, Ihre so vortrejjlich geistvolle Mutter, Ihren so von wahrhaft guten u. edlen Eigenschaften beseelien Vatei .... Nie kann das Andenken einer edlen Familie in mir erloschen. »

2. Lettre de 1823 à Schindler. Il cherchait à emprunter sur une de ses actions sacro-saintes, « damit ich erstens den Edelmuth meiner cinzigen Freunde, die v. B., nich zut sehr prüfen muss... » 3. Cf. Dr Alfr.-Chr. Kalischer : « Beethovens Frauenkreis », 3me vol. de l’ouvrage : « Beethoven und seine Zeitgenossen », (Schuster u. Lœffier, Berlin, 1910), rééd. Dr Léopold Hirschberg.