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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/575

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

à maintes reprises L Deethoven leur envoyait ses œuvres et son portrait. 11 leur faisait part, fièrement, de sa paternité. Il ne se consolait pas de leur départ. Il rappelait « les inoubliables heures » passées ensemble, et soupirait avec mélancolie :

« Où pourrait-on trouver rien d’équivalent dans notre Vienne ? je ne vais presque nulle part, car il ne ni est pas possible de fréquenter des gens, avec qui Von n’est pas en communion d’esprit » (15 février 1817).

On comprend donc l’évocation qu’il fait, dans sa lettredédicace du G décembre 1821 à Maximiliane, des années de Vienne, où il venait dans la maison Birkenstock. On l’imagine, tandis qu’il écrit à la jeune fille, rêvant, la plume à la main...

« En ce moment, je suis dans la Landstrcisse, je vous vois devant moi... 1 2 ».

Il la voit telle qu’elle était alors, encore enfant... « ... Ce n’est pas une dédicace, au sens vulgaire, que je vous écris... C’est l’esprit, qui tient unis les meilleurs hommes, les plus nobles sur cette terre, en dépit du temps, c’est cet esprit (qui vous parle et qui vous fait apparaître à moi dans vos années d’enfance, avec vos chers parents, votre excellente mère pleine 1. En 1814, 1815, et dans les années suivantes. En la seule année 1817-8 — la plus sombre — le journal intime de Beethoven (manuscrit Fischholî) fait mention de neuf lettres envoyées à Francfort : quatre en avril, dont une avec un lied, une en mai, deux en décembre, deux en janvier.

2. «... So bin ich in dem Augenblick auf der Landstrasse— u. sehe Sie vor mir... »