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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/583

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

nous le dit Schindler, qu’il en écrivit tant, à cette époque. Car seules les six de l’op. 126 ont survécu.

Or, il ne saurait y avoir pour nous de perte plus sensible. On ne connaît (trop !) des grands classiques que leurs grandes œuvres composées et développées, — leurs tragédies en cinq actes. Il nous manque l’étoffe de leurs journées, le premier jet de leurs émotions et de leurs pensées, la floraison de leurs rêves et de leur fantaisie. Il fallut Schubert et les romantiques, pour faire au caprice et au songe leur juste place dans le jardin de l’art. Et combien moins avaient-ils à nous dire qu’un Beethoven, emprisonné dans sa A ie intérieure et possédé par la fièvre d’un monologue ininterrompu 1 Que ne donnerions-nous, pour retrouver les fleurs de ses promenades et le trésor de ses pensées immédiates, incontrôlées !

C’est là ce qui fait le prix unique de ces Bagatelles, dont il nous reste trois recueils, de valeur inégale : — Top. 33 (7 Bagatellen, composées de 1782 à 1802, lre édition 1803) ; — l’op. 119 (11 Bagatellen) ; — et l’op. 126 (G Bagatellen) ; — auxquelles on doit ajouter quelques Bagatelles non cataloguées, 2 Bagatellen de 1797, et un Claaierstück en si bémol majeur, de 1818. En tout, une trentaine environ de petits morceaux détachés.

En général, la critique n’en a guère retenu, avec égards que l’op. 126 ; elle s’est montrée envers le recueil op. 119[1],

1. Ce recueil est fait de pièces d’époques très diveises. Les plus anciennes semblent être les n08 2 et 4, dont les esquisses voisinent avec celles pour 1’Erlkônig. Les esquisses du n° 3 (Allemande) sont des étincelles jaillies de la forge du dernier mouvement de YEroiea. Et 3 fi

  1. 1