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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/613

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

saine, de nouveau, sa monnaie, mais non pas sain le moral de ses sujets, qu il a ruiné 1 ». Le Hofrat Peters prête à Beethoven des livres subversifs, qui pourraient le faire jeter en prison 1 2. Le rédacteur en chef du plus grand journal de Vienne, Bernard, affiche des opinions et des pronostics nettement républicains 3.

Le plus violent est Blochlinger, qui dirige l’éducation du neveu de Beethoven. Pédagogue distingué, admirateur de Pestalozzi, qu’il connaissait personnellement4, il fait profession publique de son républicanisme. Il déblatère avec âpreté contre les aristocrates, contre les piétistes, contre les hypocrites, contre les Bourbons, contre tous les oppresseurs. Il va jusqu’à souhaiter l’engloutissement de l’Autriche et des pays allemands par la Russie, dont le tsar Alexandre donne encore des espérances 5. Voici quelques exemples de leur hardi langage : D’abord, entente parfaite contre la noblesse, contre sa futilité, contre sa stupidité ; ils en annoncent tous la chute certaine :

— « ... Comment peut-on parler de privilèges P Comment peut-on hériter de la noblesse du cœur P Les privilégiés ont les 1. « ... dadurch verdorben am Moralischen seiner Unterthanen..., » p. 132, mai 1819).

2. P. 204, nov.-déc. 1819.

3. P. 132, mai 1819.

4. P. 414, mars 1820.

5. P. 415, mars 1820,