Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
69
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

croyait à un Esprit infini et universel, auquel il participait, avec tous les vivants. C’était plus qu’une croyance, pour lui, c’était un contact permanent. Il y devait sa force, constamment renouvelée, et l’Espérance, qui jamais, même aux jours les plus sombres, ne cesse de l’éclairer… « O Hoffnung ! Hoffnung !… » Le cri éternel de notre Beethoven[1]… De toutes les formes du Divin, qu’il chercha et qu’il épousa, celle qui fut la plus persistante…

Car elle était le foyer même de son énergie, le noyau brûlant de sa création, et l’imbrisable élan de sa vaillance…

    Freuden gebohren u. beinah könnte mon sagen die ausgezeichnetsten erhalten durch Leiden Freude. »

  1. Que de fois il l’a chantée ! Dans les deux versions de l’Urania de Tiedge, op. 32, 1804, et op. 94, 1813, publiées sous le titre : « An die Hoffnung » ; — dans l’immortelle Aria de Leonore, 1805 : « Komm, Hoffnung ! … » ; — dans le thème de 1818, écrit pour les 40 variations de l’archiduc Rodolphe.

    Remarquons qu’il en avait usé librement avec le poème de Tiedge, qui s’intitulait en réalité : « Klagen des Zweiflers » (Plaintes de celui qui doute…) Dans sa première version de 1804, il en élimina délibérément la première strophe, précisément celle qui exprimait les doutes. Il la rétablit dans sa seconde version de 1813 ; mais, après avoir traduit ces doutes dans un récitatif angoissé : —— « Est-ce que Dieu existe ? Est-ce qu’il remplit les vœux en pleurs du désir ! (Sehnsucht) » — il brise les doutes par une affirmation énergique de la volonté : — « Espérer ! L’homme le doit ! Qu’il n’interroge pas ! »

    [partition à transcrire]

    Et, barrant le titre de Tiedge, il inscrit : — « À l’Espérance.