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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/145

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LES DERNIERS QUATUORS

le souffle et la mesure, des basses monte inattendu, sous forme goguenarde, un étrange rappel du motif menaçant :

[partition à transcrire]

La ronde, surprise, se disperse. Le monstre, en boitillant, passe, pour mieux s’affirmer, du rythme 3/4 de la danse, dans le rythme carré de alla breve, puis, satisfait de l’effet produit, retombe sur la pédale en la hypnotiseuse, et s’y dissout… Reparaît le calme de la nuit et le courant vertigineux des étoiles. Puis, le Scherzo facétieux et ordonné nous ramène sur la terre, où le vieux homme, qui s’amuse, joue avec les rêves de son passé et les soucis apprivoisés du présent.



Il n’y a pas suite logique, ni psychologique, entre cet épisode de scherzo-trio et l’adagio de prière qui va suivre, — mais ordonnance architecturale, voulue par l’intelligence de l’artiste, selon les règles de l’œuvre d’art.

Nous reprenons, avec le molto adagio, la suite de la tragédie. Entre le premier et le troisième morceaux, Beethoven a vu la mort de près, et il revient des sombres bords. Mais la convalescence a connu encore des jours bien désolés[1].

  1. « Temps abominable, je recommence à écrire, mais je puis à peine