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LES DERNIERS QUATUORS

[partition à transcrire]

Cette ligne est infléchie, à la sixième mesure, comme dans l’Eroica, par une tendre effusion qui s’exprime par le chant doux et lié de l’Allegro teneramente en 3/4, sempre p. e dolce. Mais il faut se garder d’y voir un mouvement distinct du maestoso. L’un et l’autre sont intimement liés. Périodiquement, le maestoso reparaîtra dans la trame de l’allegro, à chaque fois montant d’un degré dans la clarté, du mi bémol au sol majeur, puis à l’ut majeur : il marque les stades du développement psychologique et musical. Ce développement est caractérisé, dans l’allegro, par diverses phases du sentiment : d’abord, le motif tendre et balancé, qui forme un tissu ininterrompu des quatre parties. Puis, s’en dégage, à la 22e mesure, l’élan mélodique du premier violon, auquel s’associent en imitations les autres parties. À la 41e mesure la joie confiante se trouble, un motif de plainte en sol mineur, qui s’analyse en se racontant, s’exaspère dans sa souffrance jusqu’au cri de la mesure 63, comme un appel au Défenseur, à la feste Burg, du Maestoso, qui reparaît en effet, avec éclat, en sol majeur.

Seconde période de la crise : l’allegro berceur est revenu, à