AVERTISSEMENT AU LECTEUR
Les lecteurs de Jean-Christophe ne s’attendent sûrement point à ce livre nouveau. Il ne les surprendra pas plus que moi.
Je préparais d’autres œuvres, — un drame et un roman sur des sujets contemporains et dans l’atmosphère un peu tragique de Jean-Christophe. Il m’a fallu brusquement laisser toutes les notes prises, les scènes préparées, pour cette œuvre insouciante, à laquelle je ne songeais point, le jour d’avant.
Elle est une réaction contre la contrainte de dix ans dans l’armure de Jean-Christophe, qui, d’abord faite à ma mesure, avait fini par me devenir trop étroite. J’ai senti un besoin invincible de libre gaieté gauloise, oui, jusqu’à l’irrévérence. En même temps, un retour au sol natal, que je n’avais pas revu depuis ma jeunesse, m’a fait reprendre contact avec ma terre de Bourgogne nivernaise, a réveillé en moi un passé que je croyais endormi pour toujours, tous les Colas