Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/190

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le bon, tu bois la lie. Va, Breugnon, ne t’afflige point ! Le bon Dieu te rappelle. Ah ! quel honneur, mon fils ! Mais il faut, pour le voir, t’habiller proprement. Çà, viens que je te lave. Préparons-nous, pécheur.

Je réponds :

— Tout à l’heure. Nous avons le temps, curé !

— Breugnon, mon ami, mon frère !… Ah ! je vois bien que tu es toujours attaché aux faux biens de la terre. Qu’a-t-elle donc de si plaisant ? Ce n’est qu’inanité, vanité, calamité, dol, cautelle et malice, nasse borgne, embuscade, douleur, décrépitude. Que faisons-nous ici ?

Je réplique :

— Tu me navres. Jamais je n’aurais le courage, Chamaille, de t’y laisser.

— Nous nous reverrons, dit-il.

— Que n’allons-nous ensemble !… Enfin, je passe devant. » La devise de M. de Guise : À chacun son tour ! » … Suivez-moi, gens de bien !

Ils n’eurent pas l’air d’entendre. Chamaille fit la grosse voix :

— Le temps passe, Breugnon, et tu passes avec lui. Le Malin, le Maufait te guette. Veux-tu que la pute bête happe ton âme encrassée, pour son garde-manger ? Allons, Colas, allons, dis ton Confiteor, prépare-toi, fais cela, fais cela, mon petit garçon, fais cela pour moi, compère !