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Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/217

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IX

LA MAISON BRÛLÉE

À la mi-août.

Noterons-nous ce jourd’hui ? C’est un rude morceau. Il n’est pas encore tout à fait digéré. Allons, vieux, du courage ! Ce sera le meilleur moyen de le faire passer.

On dit que pluie d’été ne fait point pauvreté. À ce compte, je devrais être plus riche que Crésus ; car il ne cesse de pleuvoir, cet été, sur mon dos, et me voici pourtant sans chemise et sans chausses, ainsi qu’un saint Jeannot. À peine je sortais de cette double épreuve— Glodie était guérie, et ma vieille femme aussi, l’une de sa maladie, et l’autre de la vie— quand je reçus des puissances qui gouvernent l’univers (il doit y avoir là-haut une femme qui m’en veut ; que diable lui ai-je fait ?… Elle m’aime, parbleu ! ) un furieux assaut d’où je sors nu, battu et moulu jusqu’aux os, mais (c’est le principal, enfin) avec tous mes os.

Bien que ma petite fille fût à présent remise, je ne me pressais pas de regagner le pays ; je restais