Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/287

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planta devant moi, et me dit :

— Demande pardon.

Je dis :

Mea culpa.

(Mais c’est comme à confesse ; on se dit que demain l’on recommencera.)

Elle me tenait toujours la barbiche, la barbette, et la tirait, et grommelait :

— Honte ! Honte ! Un barbon, cette queue blanche au menton, et dans le front pas plus de raison qu’un enfançon !

Deux fois, trois fois, elle la tira, comme une cloche, à gauche, à droite, en haut, en bas, puis sur les joues elle me donna une tapette, et m’embrassa :

— Pourquoi ne venais-tu pas, mauvais ? dit-elle, mauvais, tu sais bien que je t’attendais !

— Ma petite fille, je dis, je m’en vas t’expliquer…

— Tu m’expliqueras chez moi. Allons, ouste, partons !

— Ah ! Mais, je ne suis pas prêt ! Laisse-moi faire mes paquets.

— Tes paquets ! Jour de Dieu ! je vas t’aider à les faire.

Elle me jeta sur le dos ma vieille cape, m’enfonça sur la tête mon chapeau de feutre usé, me ficela, me secoua, et me dit :

— Et voilà ! Maintenant, en avant !

Un instant ! que je dis.

Je m’assis sur une marche.