ne se désintéresseront plus des questions vivantes du monde : ce qui était un scandale et une monstruosité ; car il n’est pas tolérable qu’une femme, même la plus soucieuse de ses devoirs domestiques, se croie dispensée de songer à ses devoirs dans la cité moderne. Leurs arrière-grand’mères, du temps de Jeanne d’Arc et de Catherine Sforza, ne pensaient pas ainsi. La femme s’est étiolée. Nous lui avons refusé l’air et le soleil. Elle nous les reprend, de vive force. Ah ! les braves petites !… Naturellement, de celles qui luttent aujourd’hui, beaucoup mourront, beaucoup seront détraquées. C’est un âge de crise. L’effort est trop violent pour des forces trop amollies. Quand il y a longtemps qu’une plante est sans eau, la première pluie risque de la brûler. Mais quoi ! C’est la rançon de tout progrès. Celles qui viendront après, fleuriront de ces souffrances. Les pauvres petites vierges guerrières d’à présent, dont beaucoup ne se marieront jamais, seront plus fécondes pour l’avenir que les générations de matrones qui enfantèrent avant elles : car d’elles sortira, au prix de leurs sacrifices, la race féminine d’un nouvel âge classique.
« Ce n’est pas dans le salon de votre cousine Colette qu’on a chance de trouver ces laborieuses abeilles. Quelle rage avez-vous