— Ah ! dit Christophe. Est-ce qu’elle sait que tu es venu chez moi ?
— Non.
Christophe se tut un moment : puis il demanda :
— Où habitez-vous ?
— Près du parc Monceau.
— Tu es venu à pied ? Oui ? C’est une bonne course. Tu dois être fatigué.
— Je ne suis jamais fatigué.
— À la bonne heure ! Montre-moi tes bras.
(Il les palpa.)
— Tu es un solide petit gars… Et qu’est-ce qui t’a donné l’idée de venir me voir ?
— C’est que papa vous aimait plus que tout.
— C’est elle qui te l’a dit ?
(Il se reprit.)
— C’est ta mère qui te l’a dit ?
— Oui.
Christophe sourit, pensif. Il songeait : « Elle aussi !… Comme ils l’aimaient, tous ! Pourquoi donc ne le lui ont-ils pas montré ?… »
Il continua :
— Pourquoi as-tu attendu si longtemps pour venir ?
— Je voulais venir plus tôt. Mais je croyais que vous ne vouliez pas me voir.
— Moi !