Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 5.djvu/227

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Un des spécimens les plus curieux de ces tentatives de mainmise par la bourgeoisie sur le peuple était les Universités Populaires. C’étaient de petits bazars de connaissances confuses de tous les temps et de tous les pays. On prétendait y enseigner, comme disait un programme, « toutes les branches du savoir physique, biologique, sociologique : astronomie, cosmologie, anthropologie, ethnologie, physiologie, psychologie, psychiatrie, géographie, linguistique, esthétique, logique, etc. » De quoi faire craquer le cerveau de Pic de la Mirandole.

Certes, il y avait eu à l’origine, il y avait encore dans certaines d’entre elles une grandeur d’idéalisme, un besoin de dispenser la vérité, la beauté, la vie morale à tous, qui était une chose magnifique. Ces ouvriers, qui, après une journée de dur travail, venaient s’entasser dans les salles de conférences étroites et étouffantes, et dont la soif de savoir était plus forte que la fatigue et la faim, offraient un spectacle admirable et touchant. Mais, comme on avait abusé des pauvres gens ! Pour quelques vrais apôtres, intelligents et humains,

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