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DANS LA MAISON

complète. Chez sous particulièrement, dans l’état actuel de la vitalité française, leur expulsion serait pour la nation une saignée plus meurtrière encore que l’expulsion des protestants au xviie siècle. — Sans doute, ils tiennent, en ce moment, une place sans proportion avec leur valeur réelle. Ils abusent de l’anarchie politique et morale d’aujourd’hui, qu’ils ne contribuent pas peu à accroître, par goût naturel, et parce qu’ils s’y trouvent bien. Les meilleurs, comme cet excellent Mooch, ont le tort d’identifier très sincèrement les destinées de la France avec leurs rêves juifs, qui nous sont souvent plus dangereux qu’utiles. Mais on ne peut pas leur en vouloir de ce qu’ils veulent faire la France à leur image : c’est qu’ils l’aiment. Si leur amour est redoutable, nous n’avons qu’à nous défendre et à les tenir à leur rang, qui est, chez nous, le second. Non que je croie leur race inférieure à la nôtre : — (toutes ces questions de suprématie de races sont niaises et dégoûtantes.) — Mais il est inadmissible qu’une race étrangère, qui ne s’est pas encore fondue avec la nôtre, ait la prétention de connaître mieux ce qui nous convient, que nous-mêmes. Elle se trouve bien en France : j’en suis fort aise ; mais qu’elle n’aspire point à en faire une Judée ! Un gouvernement intelligent et fort, qui saurait tenir les Juifs à leur place, ferait d’eux un des plus utiles instruments de la grandeur française ; et il leur rendrait service, en même temps qu’à nous. Ces