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Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 7.djvu/35

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23
DANS LA MAISON

— Voilà donc, dit-il, pourquoi je te connaissais. Dès le premier soir, je t’avais reconnu.

(On ne savait s’il parlait à l’ami qui était là, ou à celle qui n’était plus.)

— Mais toi, continua-t-il après un moment, tu le savais donc ?… Pourquoi ne me le disais-tu pas ?

Par les yeux d’Olivier, Antoinette répondit :

— Je ne pouvais pas le dire. C’était à toi de le lire.

Ils se turent, quelque temps ; puis, dans le silence de la nuit, Olivier, immobile, étendu dans son lit, à voix basse raconta à Christophe, qui lui tenait la main, l’histoire d’Antoinette ; — mais il ne lui dit pas ce qu’il ne devait pas dire : le secret qu’elle avait tu, — et que Christophe savait peut-être, sans qu’il fût besoin de le dire.