classiques. Ils sont partis des formes musicales les plus simples, du lied, du Singspiel ; ces petites fleurs de la vie quotidienne ont imprégné l’enfance d’un Mozart ou d’un Weber. — Faites de même. Écrivez des chants pour tout le monde. Là-dessus, vous élèverez ensuite des quatuors et des symphonies. À quoi sert de brûler les étapes ? On ne commence pas la pyramide par le faîte. Vos symphonies actuelles sont des têtes sans corps, des pensées sans tripes. Ô beaux esprits, incarnez-vous ! Il faut des générations patientes de musiciens qui fraternisent joyeusement et pieusement avec leur peuple. On ne bâtit pas un art musical en un jour.
Christophe ne se contentait pas d’appliquer ces principes en musique ; il engageait Olivier à se mettre à la tête d’un mouvement analogue, en littérature :
— Les écrivains d’aujourd’hui s’évertuent, disait-il, à décrire des raretés humaines, ou des cas très fréquents dans des groupes anormaux, en marge de la grande société des hommes agissants et sains. Puisqu’ils se sont mis d’eux-mêmes à la porte de la vie, laisse-les et va où sont les hommes. Aux hommes de tous les jours, montre la vie de tous les jours : elle est plus profonde et plus vaste