Il ne s’écoula pas beaucoup de temps avant que Christophe ne reçût une lettre de Jacqueline. C’était la troisième fois seulement qu’elle lui écrivait ; et le ton était fort différent de celui auquel elle l’avait accoutumé. Elle lui disait son regret de ne plus le voir depuis longtemps, et l’invitait gentiment à revenir, s’il ne voulait pas contrister deux amis qui l’aimaient. Christophe fut ravi, mais non pas trop étonné. Il pensait bien que les dispositions injustes de Jacqueline à son égard ne dureraient pas toujours. Il aimait à se répéter un mot railleur du vieux grand-père :
« Tôt ou tard, il vient de bons moments aux femmes ; il ne faut que la patience de les attendre. »
Il retourna donc chez Olivier, et fut accueilli avec joie. Jacqueline se montra pleine d’attention pour lui ; elle évitait le ton ironique qui lui était naturel, prenait garde de rien dire qui pût blesser Christophe, témoignait de l’intérêt à ce qu’il faisait, et parlait avec