— Je ne vous donnerai jamais tort, dit-il.
— Non, pas de politesse ! Vous êtes le seul qui puisse me dire la vérité.
— Vous savez cependant que ma situation est particulièrement délicate.
— Je le sais. Mais je sais aussi qu’elle n’a pas d’influence sur la sincérité de vos jugements.
— Merci ! fit-il.
Elle reprit :
— Vous croyez que nous avons tort, Roger et moi ?
— Je crois que vous vous trompez.
Elle baissa la tête. Puis, elle dit :
— Je le crois aussi.
Marcel ne répondit pas. Il continuait de la regarder et de sourire.
— Pourquoi souriez-vous ?
— J’étais sûr que vous le pensiez.
Annette, approchant ses yeux :
— Dites-moi maintenant comment vous me voyez ?
— Je ne vous apprendrai rien.
— Vous m’aiderez à voir mieux.
— Vous êtes, lui dit Marcel, une amoureuse révoltée. Perpétuellement amoureuse (pardon !) et perpétuellement révoltée. Vous avez, besoin de vous donner et vous avez besoin de vous garder…