Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/173

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étaient, comme la courbe du chapeau de velours, corrigés par le pouce de la bonne modeleuse, qui savait, pour l’avoir pratiqué, la vertu tonifiante du rire intelligent… — Nous ne recommandons pas à d’autres sa méthode ! Chaque méthode vaut ce que vaut celui qui l’applique. Qui se risque à imiter la façon de Sylvie, sans avoir son doigté, il s’en mordra les doigts. Article de Paris… S.g.d.g.

La tante et le neveu étaient deux Parisiens. Ils s’ajustaient très bien. La tranquille liberté et la saine ironie de cette confiance sans ombres, moins saines que la lumière, provoquaient peu à peu la confiance de Marc. Il se laissait aller à conter ses propres expériences, — même, à les présenter sous un jour qui n’était pas à son avantage ; et l’ombrageux garçon ne se fâchait pas qu’elle en rît. Bientôt, il n’avoua pas seulement le passé ; il livra le présent, il demandait conseil, quand il était sur le point de faire une sottise. Cela ne suffisait pas à l’empêcher. Mais au moins, qu’il fût un sot, il n’en pouvait plus douter. Lorsqu’elle s’assurait que rien ne serait capable de l’en détourner, elle lui disait :

— Vas-y ! Mais observe, grosse bête !

Et après que c’était fait, elle lui demandait :

— Eh bien, tu l’as vue, la bête ?

Il répondait :