Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Tous vos efforts ne déplaceraient pas un grain de poussière sur la pierre dure du destin.

— Peut-être… Non… Mais cela soulage.

— Je vous l’ai dit : vous êtes Bellone. Votre nom, Anne, est un faux nom.

— C’est le nom de la grand’mère de Celui qui vainquit la mort.

— Et il est mort.

— Mais le troisième jour, il ressuscita.

— Vous le croyez ?

Annette s’arrêta, stupéfiée :

— Je ne l’avais jamais cru, avant…

— Et maintenant ?

— Je ne sais pas… Cela m’a transpercée.

Germain contemplait l’étrange femme, que visitaient, inattendus, des hôtes mystérieux. Assise près du lit, sur une chaise basse, elle appuyait son front penché contre les draps, comme prosternée. Il lui posa doucement la main sur le casque blond de ses cheveux. Elle releva le front. Ses yeux étaient étonnés, mais calmes. À mi-voix, Germain demanda :

— Vous croyez donc ?

Elle dit :

— À quoi ?

Elle était sincère. Elle ne savait plus. Elle reprit :

— Je crois qu’il me faut agir, aider, aimer.