Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 6.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il demanda :

— « Mais si c’était à refaire, mon enfant, vous le referiez ?… »

Elle éclata de rire :

— « Naturellement ! »

Ils montèrent gaiement l’escalier. Elle avait tout de même le cœur battant. C’était peut-être pour cela qu’elle riait si fort. Elle refusa d’entrer avec lui, prétendant qu’il la retrouvât au sortir, dans le square voisin. Elle consentit pourtant à l’attendre, assise dans l’antichambre. Elle espérait (en le craignant) attraper Annette au passage, quand à la fin de la visite Annette reconduirait Bruno à la porte. Mais ce fut Bruno qui vint la chercher. Au milieu de l’entretien, après échange des premières effusions entre les deux deux amis, il se souvint de son Antigone ; il dit à Annette :

— « Permettez-moi… Une amoureuse qui languit, à votre porte… »

Et il alla la prendre par la main. Bien qu’elle en mourût d’envie, il fallut la tirer pour qu’elle entrât.