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gymnastique (et, dans le nombre, des personnages très graves, qui n’ont jamais fait de gymnastique, et à qui la peur donne des ailes), — ceux qui s’aident entre eux, en longs rubans de bras tendus, comme dans le DÉLUGE de Girodet, — enfin ceux qui dégringolent.

À mesure qu’on s’élève, on voit, au bas de la pente, les machines qui s’apprêtent, elles aussi, à monter.


Scène IV. — Au faîte des monts. Un haut plateau bosselé, entouré de précipices.

De plus en plus réduits — (de la foule du début, il ne reste plus que quelques douzaines d’hommes) — les fuyards sont groupés sur un étroit espace. Non loin d’eux, rapprochés par l’épouvante commune, paraissent ça et là, parmi les rochers et les arbres rabougris, des animaux sauvages : un loup, des blaireaux, des lièvres, un chamois, un ours, un grand serpent (une scène du Déluge).

Les malheureux embrassent autour d’eux l’immense panorama. On les voit sur la crête des rochers. Et on voit aussi, par leurs yeux, le panorama.

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