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XVII

Ave, Cæsar
ceux qui veulent vivre te saluent


Dans un article précédent, nous avons signalé les écrits de quelques soldats français. Après le Feu de Henri Barbusse, l’Holocauste de Paul Husson et les poignantes méditations de André Delemer, directeur de la revue : Vivre, ont fait entendre leur accent douloureux et profond d’humanité. Aux honteuses idéalisations de la guerre, fabriquées loin du front, — cette grossière imagerie d’Épinal, criarde et menteuse, — ils opposent le visage sévère de la réalité, le martyre d’une jeunesse condamnée à s’entr’égorger pour satisfaire à la frénésie de ses criminels aînés.

Je veux aujourd’hui faire retentir une autre de ces voix, — plus âpre, plus virile, plus vengeresse que la stoïque amertume de Husson et que la tendresse désespérée de Delemer, C’est celle de notre ami Maurice Wullens, directeur de la « Revue littéraire des Primaires » : les Humbles.

Il est un grand blessé et vient de recevoir la croix de guerre, avec la citation :

Wullens (Maurice), soldat de 2e  classe, à la 8e compagnie du 73e régiment d’infanterie, brave soldat n’ayant peur de rien, grièvement blessé en défendant,