notre époque cruelle. Je l’ai entendu, cet humble mot prodigieux, si fervent, aux lèvres des blessés qui sentaient si pressante et si lourde l’approche conquérante de la mort ! Je l’ai retrouvé dans la tranchée, bégayé à voix basse comme une prière ! — Jeune homme, notre heure est pathétique : survivant de l’effroyable guerre, il faut que ta vitalité s’affirme et que tu vives. Dépouillé de tous les mensonges, délivré de tout mirage, tu te retrouves seul et nu ; devant toi, la route large et blanche s’étend immense. En route ! les horizons t’appellent. Laisse derrière toi le vieux monde et ses idoles, et marche de l’avant sans te retourner pour écouter les voix attardées du passé ! »
Au nom de ces jeunes gens et de leurs frères sacrifiés dans tous les pays du monde qui s’entretuent, je jette ces cris de douleur à la face des sacrificateurs. Qu’ils la soufflettent de leur sang !