nécessaire de le faire justement eu ces jours de férocité et de bestialité victorieuses… Je vous prie ardemment, cher Romain Rolland, d’écrire cette Biographie de Beethoven, car je suis persuadé que nul ne la fera mieux que vous…
J’ai abondamment lu tous vos articles parus pendant la guerre et je veux vous exprimer la grande considération et amour qu’ils m’ont inspirés pour vous. Vous êtes une des rares personnes dont l’âme n’a pas été flétrie par la démence de cette guerre, et c’est une grande joie de savoir que vous avez conservé dans votre noble cœur les meilleurs principes de l’humanité… Permettez-moi de vous étreindre de loin la main, cher camarade…
… Maintenant, ajoutait-il, voulez-vous me permettre une petite observation amicale ? Le choix de certains grands hommes, que vous indiquez dans votre lettre, m’inquiète un peu, pour des âmes d’enfants. Vous leur proposez de redoutables exemples, comme Moïse. Je vois bien que vous les orientez vers l’énergie morale, qui est le foyer de toute lumière. Mais il n’est pas indifférent que cette lumière soit dirigée vers le passé, ou vers l’avenir. En réalité, l’énergie morale ne manque