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LES PRÉCURSEURS


Deuxième Partie
L’impérialisme des grandes puissances d’aujourd’hui

La section centrale de la Zofingia pose en fait que « la nature impérialiste de toutes les grandes puissances qui sont aujourd’hui aux prises paraît hors de doute ». Et nul n’émet d’objection. Tous admettent sans conteste que « toutes les grandes puissances font une politique impérialiste ».

Schmidhauser, qui dirige la discussion, demande que l’on soit juste envers tous les peuples, qui tous se trouvent impliqués dans l’écheveau impérialiste de la politique européenne. Il combat les jugements passionnés et superficiels qui ne veulent voir dans une nation que ce qu’elle a de pire : dans l’Allemagne, l’esprit des Treitschke ou des Bernhardi, et le crime de l’occupation de la Belgique ; dans l’Angleterre, la politique de Joe Chamberlain et de Cecil Rhodes, et la guerre des Boërs. Le rôle de la Suisse devrait être de sentir le tragique de l’humanité entière et de ne pas s’identifier avec un seul des partis. — « Nous ne devons pas accepter que, d’une façon simpliste et grossière, une moitié de l’Europe soit clouée au pilori, tandis que l’autre s’auréole de toutes les vertus et de tous les héroismes. » (Patry.)


Troisième Partie
Peut-on justifier l’impérialisme ?
A. Les tenants de l’impérialisme

L’impérialisme n’a de défenseurs que dans une seule section, celle de Bâle. Il y trouve un apologiste, Walterlin, qui le magnifie, dans l’esprit et le style nietzschéen :