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LES PRÉCURSEURS

« L’impérialisme est l’artère du monde, la source de toute grandeur, le créateur de tout progrès, etc. »


B. Les adversaires de l’impérialisme

Ils sont unanimes, dans toutes les autres sections. Mais la plupart se sont contentés de montrer qu’il était un danger pour la Suisse ; et Schmidhauser ne se satisfait point de cette considération étroite et personnelle. Il fait l’exposé des désastres matériels et moraux, auxquels conduit nécessairement l’impérialisme et la guerre mondiale qui en est le produit. L’impérialisme détruit la culture humaine, sape la morale et le droit sur lesquels est bâtie la société humaine, s’oppose aux trois idées fondamentales : l’idée de l’unité humaine, l’idée de la personnalité, l’idée de la liberté que toute individualité doit avoir de disposer de soi.


Quatrième Partie
De l’opposition du point de vue suisse à celui de l’impérialisme

Cette opposition est admise de tous, en principe, sans discussion. Où la difficulté commence, c’est quand il faut déterminer la politique qui doit être particulière à la Suisse. « Que devons-nous affirmer, demande Patry, qui nous soit propre et original ? »

On commence par définir l’essence politique de la Suisse : 1o sa neutralité fondamentale ; 2o son caractère supernational : « Son idéal est celui d’une nation constituée au-dessus et en dehors du principe des nationalités » (Clottu) ; 3o le droit au libre développement de toute personnalité individuelle ou sociale ; 4o l’égalité