des motifs philanthropiques ; et si c’était possible, ce ne serait pas désirable… Le vrai dévot du Swadeshi n’oublie pas que tout être humain est son frère, mais il est tenu de faire la tâche qui lui est dévolue par sa naissance… De même que nous sommes tenus de servir le siècle où nous sommes nés, de même nous devons servir à tout prix la terre natale… L’émancipation de notre âme doit être cherchée par le moyen de notre propre religion et de notre propre culture. »
Est-il permis du moins à un peuple de développer tous les moyens qu’il a de s’accroître, son commerce, ses industries ? Nullement. Désir indigne, de vouloir doter l’Inde de grandes manufactures ! Ce serait faire violer à d’autres hommes leur Dharma. Et il est aussi criminel d’exporter ses produits que d’importer ceux des autres. Car « le prosélytisme répugne au principe du Swadeshi ». Et la conséquence logique (bien qu’inattendue pour un Européen) de cette loi est qu’il ne faut pas plus exporter ses produits que ses idées. Si l’Inde a été durement abaissée dans l’histoire, c’est en expiation du crime lointain des ancêtres qui commercèrent avec l’Égypte et avec Rome, crime répété par toutes les générations qui suivirent ces errements, sans s’amender. Que chaque pays, chaque classe