Page:Rolland - Mahatma Gandhi.djvu/173

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Gandhi était inculpé « d’avoir provoqué à la désaffection, d’avoir excité à la haine et au mépris contre le gouvernement de Sa Majesté, établi par les lois ». Il n’avait point de défenseur. Il plaida coupable à toutes les charges.

L’avocat général, sir J. T. Strangman, de Bombay, soutint que les trois articles retenus par l’accusation n’étaient pas isolés, mais qu’ils faisaient partie d’une campagne poursuivie depuis deux ans contre le gouvernement, et il le prouva par des citations. Il reconnut les hautes qualités de Gandhi. Le mal que pouvaient causer de tels écrits n’en était que plus grave. Il attribua à Gandhi les événements sanglants de Bombay et de Chauri-Chaura. Sans doute, Gandhi prêchait la Non-violence, mais en même temps la désaffection. Il était donc responsable des violences populaires.

Gandhi demanda la parole. Ses combats de conscience, ses angoisses, ses doutes des dernières semaines sur la justesse des décisions qu’il avait dû prendre et sur les répercussions qu’elles pouvaient avoir dans la conscience de son peuple s’étaient dissipés. Il avait