à la Désobéissance civile. Une Commission d’enquête fut nommée, pour examiner si la préparation du pays à la Désobéissance était suffisante. Elle fit le tour de l’Inde ; et son rapport, déposé à l’automne, fut décourageant : non seulement il concluait à l’impossibilité actuelle de la Désobéissance, mais la moitié des membres (des hommes d’une foi éprouvée) voulaient qu’on renonçât même aux méthodes gandhistes de Non-coopération, au boycott des fonctions politiques, et qu’un parti Swarâj (Home Rule) se formât, au sein des Conseils du gouvernement, bref que la Non-coopération devînt en fait une opposition parlementaire[1]. Ainsi, la doctrine de Gandhi était battue en brèche, d’un côté par les violents, de l’autre par les modérés.
Mais l’Inde protesta. Le Congrès National Indien, dans sa réunion annuelle de fin
- ↑ Lajpat Rai m’a fait observer qu’aucun des membres du Congrès de Luknow ne croyait en la violence. Tous gardaient leur foi dans le programme constructif de Gandhi ; mais ils voulaient se saisir des Conseils et de l’Assemblée, qui faisaient beaucoup de mal au pays. Ayant été vaincus à Gaya, ils formèrent un parti séparé Swarâj, au sein du Congrès, le 2 janvier 1923. Ils restaient en accord avec Gandhi sur le programme constructif, et ne pouvaient s’entendre avec lui sur la seule question de l’entrée dans les Conseils.