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montre bien l’importance de la partie gagnée[1].
Qu’en adviendra-t-il, par la suite ? L’Angleterre, instruite par les fautes passées, ne se montrera-t-elle pas plus habile à capter cet élan d’un peuple ? La constance de ce peuple ne se lassera-t-elle point ? Les peuples ont peu de mémoire ; et je douterais fort que celle des hommes de l’Inde conservât bien longtemps les leçons du Mahâtmâ, si elles n’étaient dès longtemps inscrites au plus
- ↑ Un article de Blanche Watson (Unity, 16 novembre 1922) énumère « les avantages que l’Inde a retirés de sa lutte de résistance non-violente ». Elle assure que les revenus intérieurs de l’Inde ont diminué d’environ 75 millions de dollars, et que le boycott du tissu anglais a fait perdre à l’Angleterre, en une année, 20 millions de dollars. Elle évalue à 30.000 le nombre des Indiens qui étaient, à cette date, emprisonnés, et représente le mécanisme administratif du gouvernement, comme entièrement détraqué. Mais Blanche Watson, fervente admiratrice du Gandhisme, a, sans doute, une tendance inconsciente à en exagérer le succès. D’autres témoignages se montrent moins satisfaits. Ils disent que le mouvement de sacrifice se heurte à l’égoïsme des classes commerçantes et aisées, et que beaucoup de démissions, données dans le premier élan, ont été, depuis, retirées. Il ne serait pas humain de supposer le contraire. Dans toute révolution, beaucoup restent en arrière, ou reviennent sur leurs pas. La question est de savoir si le courant se maintient dans les couches profondes. Voici un témoignage, de l’importance et de l’impartialité duquel il est impossible de douter :
Le Manchester Guardian, dont on connaît l’intelligent libéralisme, mais qui représente de puissants intérêts directement mis en péril par la Non-coopération gandhiste, vient de procéder à une enquête attentive à travers l’Inde. Cette enquête a été publiée en une série d’articles. Malgré le manque de sympathie (bien naturel) qui s’y marque, à l’égard du mouvement indien,