Page:Rolland - Mahatma Gandhi.djvu/46

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l’espace, sans mesure commune avec notre intelligence, qu’il est vain de poursuivre. Qu’il continue pourtant ! Il trouvera, quelques lignes plus bas, ceci qui lui sera plus familier :

« Je crois à l’aphorisme hindou, que nul ne connaît vraiment les Shâstras, qui n’ait atteint la perfection dans l’Innocence (Ahimsâ), dans la Vérité (Satya), dans la maîtrise de soi (Brahmacharya), et qui n’ait pas renoncé à toute acquisition et possession de richesses. »

Ici, la parole de l’Hindou rejoint celle de l’Évangile. Et Gandhi avait conscience de cette parenté. Son Ethical Religion s’achève par une citation du Christ[1]. Un pasteur anglais le questionnant, en 1920, sur les livres dont il avait reçu la plus forte influence, il répondit d’abord : Le Nouveau Testament[2]. Bien plus, c’est de son propre aveu[3], au Sermon sur la Montagne, qu’il dut en 1893 la révélation de la Résistance Passive. Son interlocuteur lui demanda, surpris :

  1. « Cherchez le royaume de Dieu et la Justice, et le reste vous sera donné par surcroît. »
  2. Young India, 25 février 1920.
  3. À Joseph J. Doke, on 1908.

    Il fut même très près de se faire chrétien, en Sud-Afrique. Mais la lecture des livres bouddhiques, en le satisfaisant plus pleinement, le retint dans l’hindouisme.