Page:Rolland - Par la révolution, la paix.djvu/129

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ble du travail humain, mieux réparti. Harmonie dans l’activité, mieux distribuée, de chaque individu.

Pour ce qui est de la répartition du travail entre tous, qui suppose l’obligation du travail pour tous, ce principe fondamental ne pourra être réalisé que par une transformation radicale de la société, très probablement par une Révolution qui l’impose. L’enseignement doit proclamer la nécessité de cette réalisation et exalter le travail, la sainteté du travail. Mais il doit veiller aussi à ce que ce travail ait un caractère harmonieux. Il lui faut trouver l’équilibre à garder entre la spécialisation et le développement général de l’esprit, entre la tâche utile à la communauté et le recueillement intérieur. Accroissez à la fois l’activité laborieuse qui serve à tous et la concentration personnelle !

Et pour sauvegarder celle-ci, défendez les loisirs nécessaires et la liberté de ces loisirs. Au milieu de l’ardente course au progrès de la collectivité « jusqu’à l’extrême limite », ménagez à l’âme individuelle des haltes et des abris, où elle puisse exercer le droit sacré qu’elle possède de se replier sur elle-même pour reprendre conscience de ses puissances cachées et de ses destinées propres. Une communauté forte a besoin de fortes consciences individuelles.

Si de ces principes généraux nous passons aux réalisations immédiatement possibles, sans doute nous nous heurterons toujours, sous les régimes actuels, à l’État qui fabrique les cerveaux à son usage, et qui prétend rester seul à leur imposer sa marque.

Il faudrait étudier comment les intellectuels russes ont