Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/102

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cueilli la jeune fille, si elle avait fait des avances, qui auraient été reçues comme un mea culpa pour la conduite de la mère. Mais la famille pouvait attendre ! On mangerait des pierres, plutôt, à belles dents !

Pierre s’étonnait de la dureté de cœur de ces parents bourgeois. Luce ne le trouvait pas extraordinaire.

— Est-ce que vous ne croyez pas qu’il y a beaucoup de gens comme cela ? Pas méchants. Non, je suis sûre que mes grands-parents ne le sont pas, et même qu’ils avaient de la peine à ne pas nous dire : « Revenez ! » Mais leur amour-propre avait été trop humilié ! Et l’amour-propre, chez les gens, il n’y a que cela de grand. C’est plus fort que tout le reste. Quand on leur a fait du tort, il n’y a pas seulement le tort qu’on leur