Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/96

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petite cour, qu’entoure une palissade, deux ou trois arbustes chétifs, un carré de jardin potager, sous la neige.

Pierre n’a fait aucun bruit, en entrant : la neige amortit ses pas. Mais les rideaux du rez-de-chaussée remuent ; et quand il arrive à la porte, la porte s’ouvre, et Luce est sur le seuil. Dans le demi-jour de l’entrée, ils se disent bonjour, d’une voix étranglée ; et elle l’introduit dans la première pièce qui sert de salle à manger. C’est là qu’elle travaille ; elle a son chevalet installé près de la fenêtre. D’abord, ils ne savent que dire : ils ont beaucoup trop pensé d’avance à cette rencontre ; des phrases qu’ils ont préparées, aucune ne veut sortir ; et ils parlent à mi-voix, quoiqu’il n’y ait personne à la maison. — C’est justement pour cela. Ils restent assis,