Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/97

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à quelques pas l’un de l’autre, les bras raides ; et il n’a même pas baissé le col de son manteau. Ils causent du temps froid et de l’heure des trams. Ils sont malheureux de se sentir si bêtes.

Enfin elle fait effort pour lui demander s’il a apporté les photographies ; et à peine les a-t-il sorties de sa poche qu’ils se raniment tous deux. Ces images sont des intermédiaires, par-dessus la tête desquels on cause ; on n’est plus tout à fait seuls, il y a des yeux qui vous regardent, et ils ne sont pas gênants. Pierre a eu la bonne idée (il n’y a pas mis de malice) de prendre toutes ses photos, depuis l’âge de trois ans ; il y en a une qui le représente en petite jupe. Luce rit de plaisir ; elle dit à la photo des mots mignards et comiques. Y a-t-il rien de plus