Page:Rolland - Salut à la révolution russe.djvu/33

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Jeune Russie,
tu as enfin perforé l’illimité et puissant blindage du capitalisme,
tu as coupé le courant suprême de la domination.
Vous les proscrits, vous les bannis,
vous les déportés, les détenus, les prisonniers,
vous tous qui avez donné votre savoir, votre énergie, la chair de votre chair,
soyez salués ici, acceptez notre étreinte.
Et vous les nombreux martyrs, les multiples victimes,
je ne puis énumérer vos courages, vos gestes, vos sacrifices,
recevez notre large couronne de reconnaissance — la plus drue, la plus verdoyante.
Votre force n’a pas péri, votre effort se fait chair ; hourrah !

Guerre à la guerre, clame la voix grave de tous les peuples, —
tyrans de tous les pays, qui jonchez l’univers du sang des hommes,
tyrans qui encagez l’humanité dans les usines, dans les casernes, dans les tranchées,
soyez maudits, disparaissez, tyrans,
et qu’unique, et suprême, et glorieuse demeure la force prolétarienne.

Peuples des tranchées, fraternisez, libérez-vous,
abandonnez tous les engins de meurtre et de carnage.
Ouvriers, désertez les fabriques, femmes, quittez vos logis,