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Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/40

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reur Alexandre ; la Sonate à Kreutzer, op. 47 ; les six héroïques et poignantes mélodies religieuses sur des paroles de Gellert, op. 48. La Seconde Symphonie, qui est de 1803, reflète davantage son juvénile amour ; et l’on sent que sa volonté prend décidément le dessus. Une force irrésistible balaye les tristes pensées. Un bouillonnement de vie soulève le finale. Beethoven veut être heureux ; il ne veut pas consentir à croire son infortune irrémédiable : il veut la guérison, il veut l’amour ; il déborde d’espoir[1].



Dans plusieurs de ces œuvres, on est frappé par l’énergie et l’insistance des rythmes de marche et de combat. Cela est surtout sensible dans l’allegro et le finale de la Seconde Symphonie, et plus encore dans le premier morceau,

  1. La miniature de Hornemann, qui est de 1802, montre Beethoven mis à la mode de l’époque, avec des favoris, les cheveux à la Titus, l’air fatal d’un héros byronien, mais cette tension de volonté napoléonienne, qui ne désarme jamais.