Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/51

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— Aujourd’hui, — hier, — quelle ardente aspiration, que de larmes vers toi ! — toi — toi — ma vie — mon tout ! — Adieu ! — oh ! continue de m’aimer, — ne méconnais jamais le cœur de ton aimé L. — Éternellement à toi — éternellement à moi — éternellement à nous[1]. »

Quelle raison mystérieuse empêcha le bonheur de ces deux êtres qui s’aimaient ? — Peut-être le manque de fortune, la différence de conditions. Peut-être Beethoven se révolta-t-il contre la longue attente qu’on lui imposait, et contre l’humiliation de tenir son amour indéfiniment secret.

Peut-être, violent, malade et misanthrope, comme il était, fit-il souffrir sans le vouloir celle qu’il aimait, et s’en désespérait-il. — L’union fut rompue ; et pourtant ni l’un ni l’autre ne semble avoir jamais oublié son amour. Jusqu’à son dernier jour (elle ne mourut qu’en

  1. Nohl, Lettres de Beethoven, XV.