Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/82

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exprimé les sentiments que vous inspire votre foi profonde. La lumière surnaturelle qui pénètre votre grande âme l’illumine. Nous savons d’autre part que la couronne de vos grandes symphonies s’est augmentée d’une fleur immortelle.... Votre absence, pendant ces dernières années, affligeait tous ceux qui avaient les yeux tournés vers vous[1]. Tous pensaient avec tristesse que l’homme de génie, placé si haut parmi les vivants, restait silencieux, tandis qu’un genre de musique étrangère cherchait à se transplanter sur notre terre, faisant tomber dans l’oubli les productions de l’art allemand.... De vous seul la nation attend une nouvelle vie, de nouveaux lauriers, et un nouveau règne du vrai et du beau, en dépit de la mode du jour.... Donnez-nous l’espoir de voir bientôt nos désirs satisfaits.... Et puisse le printemps qui vient, refleurir doublement,

  1. Beethoven, harassé par les tracas domestiques, la misère, les soucis de tout genre, n’écrivit en cinq ans, de 1816 à 1821, que trois œuvres pour piano (op. 101, 102, 106). Ses ennemis le disaient épuisé. Il se remit au travail en 1821.