Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/86

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Symphonie[1], l’Ouverture sur le nom de Bach, la musique pour la Mélusine de Grillparzer[2], pour l’Odysseus de Kürner et le Faust, de Gœthe[3],

  1. Beethoven écrit à Moscheles, le 18 mars 1827 : « Une Symphonie entièrement esquissée est dans mon pupitre, avec une nouvelle ouverture. » Cette esquisse n’a jamais été retrouvée. — On lit seulement dans ses notes :
    « Adagio cantique. — Chant religieux pour une symphonie dans les anciens modes (Herr Gott dich loben wir. — Alleluja), soit d’une façon indépendante, soit comme introduction à une fugue. Cette symphonie pourrait être caractérisée par l’entrée des voix, soit dans le finale, soit dès l’adagio. Les violons de l’orchestre, etc., décuplés pour les derniers mouvements. Faire entrer les voix une à une ; ou répéter en quelque sorte l’adagio, dans les derniers mouvements. Pour texte de l’adagio, un mythe grec, [ou] un cantique ecclésiastique, dans l’allegro, fête à Bacchus. » (1818)
    Comme on voit, la conclusion chorale était alors réservée pour la Dixième et non pour la Neuvième Symphonie. Plus tard, il dit qu’il veut accomplir dans sa Dixième Symphonie « la réconciliation du monde moderne avec le monde antique, ce que Gœthe avait tenté dans son Second Faust ».
  2. Le sujet est la légende d’un chevalier, qui est amoureux et captif d’une fée, et qui souffre de la nostalgie de la liberté. Il y a des analogies entre le poème et celui de Tannhaeuser. Beethoven y travailla de 1823 à 1826. (Voir A. Ehrhard, Franz Grillparzer, 1900.)
  3. Beethoven avait, depuis 1808, le dessein d’écrire la musique de Faust. (La première partie du Faust venait de paraître, sous le titre de Tragédie, en automne 1807.) C’était là son projet le plus cher. (« Was mir und der Kunst das Hoechste ist.»)