Page:Rolland Clerambault.djvu/103

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Après huit jours, Clerambault recommença de sortir. La terrible crise qu’il venait de traverser le laissait brisé, mais résolu. L’exaltation du désespoir était tombée ; il lui restait la volonté stoïque de poursuivre jusqu’en ses dernières retraites la vérité. Mais le souvenir de l’égarement d’esprit où il s’était complu et du demi-mensonge dont il s’était nourri, le rendait humble. Il se méfiait de ses forces ; et, voulant avancer pas à pas, il était prêt à accueillir les conseils de guides plus expérimentés que lui. Il se souvint de Perrotin, écoutant ses confidences de naguère, avec une réserve ironique, qui l’irritait alors, qui l’attirait aujourd’hui. Et sa première visite de convalescence fut pour le sage ami.

Bien que Perrotin fût meilleur observateur des livres que des visages — (assez myope et un peu égoïste, il ne se donnait pas beaucoup de peine pour voir exactement ce dont il n’avait pas besoin) — il ne laissa pas d’être frappé de l’altération des traits de Clerambault.