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Page:Rolland Clerambault.djvu/141

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laquelle nous assistons… (Je vous demande pardon ! Belle aux yeux de l’esprit, pour qui la souffrance n’est plus)… de plus belles, encore, de plus amples se préparent. Ces bons enfants de peuples, qui s’imaginent qu’ils édifient à coups de canon la paix éternelle ! Il faut d’abord attendre que l’univers entier ait passé par la cornue. La guerre des deux Amériques, celle du nouveau Continent et du Continent Jaune, puis celle du vainqueur et du reste de la terre… voilà de quoi nous occuper encore pendant quelques siècles ! Et je n’ai pas très bonne vue, je n’aperçois pas tout. Naturellement, chacun de ces chocs aura pour contre-coup de bonnes guerres sociales. Quand tout sera effectué, dans une dizaine de siècles, (je serais porté à croire que ce sera pourtant plus rapide qu’il ne semble d’après la comparaison avec le passé, car le mouvement s’accélère dans la chute), on parviendra sans doute à une synthèse un peu appauvrie : nombre des éléments constitutifs, les meilleurs et les pires, seront détruits en route, les premiers trop délicats pour résister aux intempéries, les seconds trop malfaisants et décidément irréductibles. Ce seront les fameux États-Unis de la terre ; leur union sera d’autant plus solide que, comme il est probable, l’humanité se trouvera menacée par un danger commun : les canaux de Mars, le dessèchement de la planète, refroidissement, peste mystérieuse, le pendule d’Edgar Poë, la vision de la mort fatale descendant sur le genre humain Que de belles choses on verra ! Dans ces angoisses suprêmes, le génie de