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Page:Rolland Clerambault.djvu/175

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Brusquement, la muraille de silence qui bloquait la parole de Clerambault, tomba. Et ce ne fut pas la voix d’un frère qui répondit à la sienne. Où la force de sympathie eût été trop faible pour rompre les barrières, la sottise et la haine aveuglément firent une brèche.

Après quelques semaines, Clerambault se croyait oublié et songeait à une publication nouvelle, quand un matin Léo Camus tomba chez lui, avec fracas. Il était crispé de colère. Avec un front tragique, il tendit à Clerambault un journal grand ouvert :

— Lis !

Et, debout derrière lui, tandis que Clerambault lisait :

— Qu’est-ce que cette saloperie ?

Clerambault, consterné, se voyait poignardé par une main qu’il croyait amie. Un écrivain notoire, en bons termes avec lui, collègue de Perrotin, homme grave, honorable, avait, sans hésiter, assumé le rôle de dénonciateur public. Bien qu’il connût depuis assez longtemps Clerambault pour n’avoir aucun doute sur