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Page:Rolland Clerambault.djvu/179

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— Voyons, ma petite fille, ce que j’ai écrit, tu le penses aussi ?

— Oui, papa, je crois…

— Voyons, voyons, « tu crois » ?… Tu détestes la guerre, comme moi, tu voudrais la voir finie ; tout ce que j’ai dit là, je te l’ai dit, à toi ; et tu pensais comme moi…

— Oui, papa.

— Alors, tu l’approuves ?

— Oui, papa.

Elle avait passé ses bras autour de son cou :

— Mais il n’y a pas besoin de tout écrire…

Clerambault, attristé, essaya d’expliquer ce qui lui semblait évident. Rosine écoutait, répondait tranquillement ; et la seule évidence fut qu’elle ne comprenait pas. Pour finir, elle embrassa encore son père, et dit :

— Moi, je t’ai dit ce que je crois. Mais tu sais mieux que moi. Ce n’est pas à moi de juger…

Elle rentra dans sa chambre, en souriant à son père ; et elle ne se doutait pas qu’elle venait de lui retirer son meilleur appui.