Page:Rolland Clerambault.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tête à ne pas vieillir, mais dans un effort constant pour progresser avec l’âge, devenir autre et plus grand. A chaque âge, sa tâche ! S’agripper, toute sa vie, à la même, c’est paresse et faiblesse. Apprenez à changer ! Le changement, c’est la vie. L’usine de l’humanité a du travail pour tous. Peuples, travaillons tous, et que chacun soit fier du travail de tous ! La peine, le génie de tous les autres sont nôtres.

Ces articles paraissaient de-ci de-là, quand ils pouvaient, dans quelque petite feuille d’avant-garde, anarchiste et littéraire, où les violences contre les personnes dispensaient d’un combat raisonné contre le régime. Ils étaient à peu près illisibles, hachés par la censure, qui, d’ailleurs, quand l’article était reproduit dans un autre journal, laissait passer, avec un oubli capricieux, ce que la veille elle avait haché, et hachait ce qu’elle avait laissé passer. Pour en démêler le sens, il fallait s’appliquer. L’étonnant c’était qu’à défaut des amis, les adversaires de Clerambault s’appliquaient. D’ordinaire, à Paris, les bourrasques durent peu. Les pires ennemis, rompus à la guerre de plume, savent très bien que le silence étouffe mieux que l’injure et font taire leur animosité, pour plus mûrement l’exercer. Mais dans la crise d’hystérie qui tordait les âmes d’Europe, il n’était plus de boussole, même pour la haine. La violence des attaques d’Octave Bertin venait, à tout moment, rappeler Clerambault au public. Il avait beau dire dédaigneusement aux autres : « N’en parlons plus ! » Il le disait, à la fin