Page:Rolland Handel.djvu/104

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un des premiers maîtres italiens de l'époque, un des rares qui eussent conservé le culte et la science du passé, Giampaolo Colonna, organiste de S. Petronio à Bologne, il avait bénéficié, de bonne heure, de hautes protections princières, voire même impériales[1]. Plus précoce encore que Hændel, il publiait ses premières œuvres à treize ans, était membre de l’Académie philharmonique de Bologne à quatorze, et maître de chapelle à quinze. Ses premières œuvres étaient instrumentales : c’était là une spécialité, qu'il avait héritée de son père[2]. Il n'arriva à l'opéra qu’après avoir essayé de tous les autres genres. Ce n’était pas chez lui une vocation naturelle ; il était, de naissance, un musicien de concert ; et il le resta, jusque dans l'opéra. Des voyages en Allemagne et en Autriche, où il fut nommé compositeur impérial en 1700, et fit jouer son Polifemo à Berlin, en 1703[3], établirent sa renommée en Europe. Sa musique se répandit en France, à partir de 1706, et y excita bientôt un engouement incroyable[4]. Quant à l'Italie, sa

  1. Plusieurs de ses premières œuvres sont dédiées à François II de Modène, et l'op. 8, Duetti da camera (1691), est dédié à l'empereur Léopold Ier, qui le fit aussitôt engager dans la chapelle de la cour.
  2. Il était célèbre, comme violoncelliste.
  3. Alfred Ebert : Attilio Ariosti in Berlin, 1905. Leipzig.
  4. Voir Lecerf de la Viéville : Éclaircissement sur Bonon-