il écrivit coup sur coup trois chefs-d’œuvre, où il inaugure un théâtre musical nouveau, aussi riche musicalement et plus dramatique que celui de Rameau, quelque dix ans plus tard : Giulio Cesare (20 février 1724), Tamerlano (31 octobre 1724) et Rodelinda (13 février 1725). Le dernier acte de Tamerlano est un exemple magnifique, et à peu près unique avant Gluck, de grand Musikdrama, poignant et passionné.
Le parti de Bononcini était ruiné définitivement[1]. Mais les pires difficultés commencèrent pour Hændel. L’Opéra de Londres était livré aux exigences des castrats et des prime donne, et aux extravagances de leurs défenseurs. En 1726, arriva la plus célèbre chanteuse italienne du temps, la fameuse Faustina[2]. À partir de ce
- ↑ Bononcini donna sa dernière pièce, Calfurnia, le 18 avril 1724. Ariosti cessa la bataille, en 1725. En revanche, en 1725, commencèrent à être jouées à Londres les œuvres de Leonardo Vinci et de Porpora, patronnées par Hændel lui-même.
- ↑ Faustina Bordoni était née en 1700, à Venise. Elle avait été élevée dans la société des Marcello. En 1730, elle devait épouser Hasse. Son chant était d’une agilité incroyable. Personne ne pouvait répéter le même son avec une telle rapidité, et elle savait aussi tenir un son indéfiniment. Moins concen-
Hændel, et comment il la mata, — en la menaçant de la jeter par la fenêtre.
Hændel donna encore, en mai 1723, un opéra : Flavio, de peu d’importance. De son côté, Bononcini fit jouer une Erminia, et Attilio Ariosti un Coriolano, dont une scène de prison arracha des larmes aux dames, et inspira de nombreuses scènes analogues, dans les opéras suivants de Hændel.