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plus gigantesque qui ait jamais été fait d’un oratorio, non pas avec des chœurs, mais tout entier en chœurs[1]. L’audacieuse originalité de cette conception, son austère grandeur, échappèrent au public de son temps. L’œuvre échoua toujours, du vivant de Hændel.

Les espérances que Hændel avait fondées sur l’Angleterre ne tardèrent pas à être de nouveau ébranlées. Les temps étaient durs. Pendant l’hiver de 1739, les spectacles, les concerts même pendant quelques mois, furent suspendus, à cause de la guerre et du froid. Hændel, pour se réchauffer, écrivit en huit jours la Petite Ode à sainte Cécile (29 novembre 1739), en seize l’Allegro, il Pensieroso ed il Moderato (janvier-février 1740), en un mois les Concerti grossi, op. 6[2]. Mais le succès de ces œuvres charmantes, ciselées avec amour, où Hændel avait peut-être mis, plus qu’en toute

  1. Dans la première partie d’Israël, on ne trouve qu’un seul air, noyé au milieu des chœurs. Dans l’ensemble, 19 chœurs contre 4 airs soli et trois duos. — Le poème de Saul, que Chrysander avait d’abord attribué à Jennens, semble être, comme il l’a reconnu ensuite, de Newburgh Hamilton. Quant à Israël, Hændel s’est passé de librettiste. Il a pris la Bible toute pure.
  2. Écrits du 29 septembre au 30 octobre 1739.

    Hændel fit, de plus, paraître en novembre 1740 le second recueil des Concertos d’orgue (six concertos). Le même mois, il ouvrait sa dernière saison d’opéra, donnait le 22 novembre Imeneo, qui ne fut joué que deux fois, et le 14 janvier 1741 Deidamia, qui ne fut jouée que trois fois.